Êtes-vous anti-Powerpoint?

Matthias Poehm, bien connu outre-Sarine comme l’un des meilleurs (et plus onéreux) coach en rhétorique et fervent critique de l’utilisation du logiciel Powerpoint, vient de franchir un nouveau pas dans son combat pour nous délivrer de la fameuse « mort par Powerpoint ».

Il vient en effet de créer le Parti Anti-Powerpoint dont l’objectif est de mettre un terme aux dégâts économiques résultant de l’utilisation des logiciels de présentation.

Partant du constat que les employés considèrent souvent comme superflus ou démotivants les séminaires, conférences et autres présentations où de tels logiciels sont utilisés, Matthias Poehm calcule la perte financière qu’engendre cet ennui. En estimant le nombre d’heures que les employés (et étudiants) passent devant des présentations Powerpoint chaque année, couplé au salaire moyen, il conclut que l’utilisation de ces logiciels engendre une perte de 2.1 milliards CHFrs par an en Suisse et 110 milliards € par an en Europe. À cela, il faudrait ajouter les coûts induits par les transports, les locations de salles, de chambres d’hôtels, les services de cuisine, etc. lorsque les marathons Powerpoint se tiennent extra-muros.

La solution que préconise Matthias Poehm pour remplacer les logiciels est le bon vieux flip-chart. Il est vrai que celui-ci replace le présentateur au centre de sa présentation et lui donne plus d’impact.

Voyez par vous-même comment Matthias Poehm s’y prend pour présenter sans l’aide de Powerpoint et réussit par là-même à créer du suspens durant son exposé (en anglais).

2 commentaires

  1. Bonjour, très intéressant. Avez-vous entendu parler du Pecha Kucha qui est une autre forme de lutte contre le PPT. 20 slides, 20 secondes par slide, en procédure automatique avce le minimum de mots et surtout de l’image. Je l’utilise beaucoup comme exercice pour les étudiants devant soumettre des projets devant jury. Ils s’agit d’une présentation en 6mn 40, qui constitue un excellent travail de synthèse et là, au moins, personne n’a le temps de s’ennuyer !

    1. Il y a effectivement différentes approches pour rendre les présentations plus passionnantes. On peut citer Guy Kawasaki et son fameux 10/20/30 (10 diapositives, 20 minutes de présentation et 30 points comme taille de police au minimum), les travaux de Garr Reynolds et Nancy Duarte sur le graphisme des diapositives, ou encore les conférences TED. Je reviendrai sur certains de ces aspects dans de futurs billets.

      Ce qui me dérange avec le Pecha Kucha c’est la procédure automatique et l’obligation de donner le même crédit de temps à chaque diapositive.

      Ces deux aspects font passer la présentation et la technologie avant le présentateur lui-même. Ce dernier devient esclave d’une présentation qui défile et à laquelle il est obligé d’adapter son rythme de parole. Il ne peut pas non plus influencer le rythme de sa présentation en jouant avec le temps qu’il passe sur chacune de ses diapositives.

      Tout cela rend la présentation moins humaine. On peut d’ailleurs voir sur le site du Pecha Kucha que les orateurs n’apparaissent pas sur les vidéos de présentation, au contraire des conférences TED.

      Pour Matthias Poehm, le simple fait d’allumer une ampoule projetant une lumière derrière l’orateur, que ce soit celle d’un projecteur ou du défunt rétroprojecteur, dévie l’attention du public, alors qu’idéalement tous les projecteurs devraient être sur l’orateur.

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